En 1447, Sainte Colette, bien qu’aspirant à fonder un monastère dans sa ville natale, voit son souhait contrarié par les bénédictins de Corbie. À la place, une fondation est initiée à Arras par Philippe de Saveuse en 1457, après la mort de Colette, réalisant ainsi sa prophétie selon laquelle elle irait à Arras, même après sa mort. En 1460, treize religieuses de Gand formées par Sainte Colette s’y installent. Le monastère prospère rapidement et devient un centre spirituel important, participant à la fondation de nouveaux monastères à Péronne et Cambrai.

Au cours du XVIe siècle, le monastère subit les tumultes de la Réforme et les guerres religieuses. En 1577, les clarisses de Gand trouvent refuge à Arras, emportant le corps de Sainte Colette, accomplissant ainsi une autre prophétie. La communauté est éprouvée par une épidémie en 1596, mais elle surmonte cette épreuve, ce qui conduit à l’agrandissement du couvent.

La Révolution française provoque la dispersion des religieuses en 1792, et le monastère est vendu. Après l’exil, quelques sœurs reviennent à Arras en 1813, mais rencontrent des difficultés pour rétablir la communauté. En 1835, elles parviennent à racheter l’église, et en 1847, elles reprennent possession des lieux.

Le monastère connaît de nouvelles épreuves lors des guerres mondiales, mais survit aux bombardements. Après la Seconde Guerre mondiale, la communauté continue de vivre dans la pauvreté mais avec persévérance. La vie y reprend après Vatican II, marquant une période de modernisation progressive.